Girafe et Acacia : je t’aime moi non plus !


La nature est extraordinaire. Nous ne soupçonnons qu’une infime partie de cet équilibre magique qui nous entoure. Si Jean de la Fontaine avait eu connaissance de cette relation entre La Girafe et l’Acacia, sûr il aurait écrit une fable en plusieurs actes.

Tenez-vous bien : dans la savane africaine, la girafe depuis des siècles se régale d’un arbuste, l’acacia siffleur (Acacia drepanalobium). 

Au fil du temps, cet arbuste est devenu un arbre pour se protéger du mammifère. Devant cet obstacle, les girafes ont adapté leur morphologie pour atteindre les feuilles de l’arbre le plus haut possible.

Deuxième acte : Avant de devenir arbre, l’arbuste est vulnérable, il a alors développé de grandes épines sur ses branches pour gêner les girafes. En réponse, les girafes ont adapté leur langue, leur palais et développé de grosses lèvres pour pouvoir saisir les branches et les manger.

Nombre d’entre vous connaissent certainement ces deux premiers actes, souvent présentés dans les zoos.

Le troisième acte de cette relation passionnelle est connu depuis les années 70. Je viens de le découvrir en lisant les premières pages du livre de Peter Wohllenben, La vie secrète des arbres, bestseller en Allemagne.

En observant l’attitude des girafes, des chercheurs ont remarqué que les mammifères broutaient les branches sur une très courte période et continuaient leur repas sur d’autres plantes à quelques mètres mais en remontant le vent. 

Les scientifiques ont découvert qu’à la première approche des girafes, les acacias créent en quelques minutes une substance toxique dans leur feuille, dégoûtant les prédateurs.

L’acte ne s’arrête pas là, en même temps que la toxicité, l’arbre émet un gaz avertisseur qui prévient les voisins du risque présent. Les congénères développent à leur tour les substances toxiques. 

Avec le temps, les girafes ont compris leur manège et remontent contre le vent pour brouter les plantes non averties !

Dernier acte dans cette relation : d’autres chercheurs ont observé qu’une population de fourmis habite autour des acacias siffleurs. Les plantes produisent un nectar extra floral. Les fourmis se nourrissent de ce nectar moyennant quoi elles défendent les acacias des insectes herbivores mais aussi des girafes en mordant leur langue. 

Une étude a été menée pendant 10 ans en éloignant les girafes des acacias. Ces derniers n’ayant plus de raison de se défendre, ils ont réduit la production du nectar ! Ayant moins de nourriture, les fourmis ont abandonné les acacias laissant la place à une autre espèce de fourmis qui se nourrit du bois de l’arbre et ne protège plus le végétal des insectes nuisibles comme les larves de coléoptères! 

Pour survivre, l’acacia a besoin des girafes ! 

« Je t’aime moi non plus ».

Sources : 

  • Peter Wohlleben, La Vie Secrète des Arbres, éditions Les Arènes
  • http://ensemble-pour-agir.skyrock.com/1928271141-Equilibre-naturel-la-fourmi-l-acacia-et-la-girafe.html

Votre jardin en février

Lune descendante (je taille et je plante) du 1er au 11 puis à partir du 26 février. 

Lune ascendante (je sème et je récolte) du 12 au 25 février

Jardinez bien



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